Sortir d’une Relation Toxique | Le Guide Ultime

Autant prévenir, cet article sur la façon de sortir d’une relation toxique ne va pas être comme ceux que tu as déjà pu lire. Si tu es habituée à l’idée que pour quitter une relation amoureuse malsaine il faut accepter, d’une part, que ce n’est pas ta responsabilité, et d’autre part, qu’il faut te faire suivre par un psy, tu vas probablement m’accuser de ne rien comprendre au couple toxique. Certes, je ne comprends pas tout, mais j’ai bien assimilé les diktats d’Internet : « 5 astuces pour arrêter une relation de couple toxique », « 3 trucs pour se libérer d’une relation destructrice », « Quitter un manipulateur en 7 incantations magiques »… Peut-être toi aussi te dis-tu que si c’était si simple de mettre un terme à une relation abusive, ça se saurait! Eh bien, accroche-toi ! Car en réalité, c’est plus simple encore que toutes ces formules révolutionnaires : Sortir d’une relation toxique, ça se fait en 2 étapes (oui, tu as bien lu, 2). Les voici:

  1. Décider que tu ne veux plus de relation toxique dans ta vie, ni avec “l’autre”, ni avec les autres et – surtout – plus jamais avec toi-même.
  2. Tout mettre en œuvre, je dis bien « TOUT FAIRE », pour que ça devienne une réalité.

C’est tout. Et ça marche.

X signes d’une relation de couple toxique

Ah, voilà, les « X signes de… » Je n’ai pas pu résister! J’ai d’ailleurs déjà parlé dans le blog de ces « signes » : le doute, l’isolement, l’instabilité émotionnelle, la dépendance et la dépression. Mais dans le cas de TA relation, tu les connais mieux que moi, ces signes. Et pour être tout à fait honnête, on pourrait les condenser en une seule phrase :

« Je ne suis pas heureuse. »

Saisissant, non ? Après tout, est-ce que ce n’est pas la raison qui résume toutes les autres ? La seule et unique bonne raison ? A-t-on besoin d’expliquer d’une autre manière que « ça ne va pas » ? Il me semble que « ne pas être heureuse » est une raison parfaite pour vouloir sortir d’une relation toxique. Celle pour laquelle on peut se donner un peu de mal. Ne pas profiter de notre vie, la seule vie qui nous soit accordée et qui, de surcroît, passe vite, est une raison suffisante pour vouloir quitter une relation toxique et la surmonter. J’ajoute « surmonter », car la séparation n’est pas synonyme de la fin de la relation. De nombreuses personnes souffrent encore longtemps après s’être séparées. Et d’autres reprennent le contrôle de leur vie au sein de leur couple (plus difficile et rare, mais ça arrive). Le point crucial, c’est que si tu n’es pas heureuse, personne ne te sortira de là. Très honnêtement, chacun est occupé à vivre sa propre vie. Qui va prendre cette décision pour toi si tu ne le fais pas toi-même ?« Je ne suis pas heureuse » est une raison valable. Et suffisante.

Reconnaître une relation amoureuse malsaine

On peut aussi faire une vraie liste des signes qui montrent qu’on est dans une relation abusive… Mais soyons réalistes : résumer une relation toxique en 5 points (comme je l’ai pourtant moi-même déjà fait ici), c’est très « Google ». Plutôt 1237 points et des poussières. Voici un aperçu :

Je me sens insultée, il ne me parle pas, il me parle tellement que je suis dans un tourbillon, il est infidèle, il boit, je suis isolée, je n’ai plus d’amis en dehors des siens, je me sens dévalorisée, je suis déprimée, j’ai peur, j’ai peur de partir, j’ai peur de rester, je suis bien quand il n’est pas là, je suis bien uniquement s’il est là, il n’est jamais là, quand il est là, c’est comme s’il n’était pas là, les enfants ont peur, il me pousse, il me menace, il m’humilie, il me pique mon fric, je dépends totalement de lui pour les finances, il contrôle mes dépenses, il est hyper généreux, mais uniquement pour ce qu’il veut, il me veut en femme trophée, en femme cachée, en femme fatale, en femme de ménage, il déteste les femmes, j’angoisse, je ne dors pas, je suis épuisée, j’ai perdu du poids, j’ai pris du poids, je me sens mal, j’ai l’impression que quelque chose ne va pas, mais je ne sais pas quoi, j’ai lu tout ce qui est écrit sur les pervers narcissiques, il est pervers narcissique, c’est peut-être moi, je me sens victime, je sais exactement ce qui ne va pas, mais je l’aime, il est ma drogue, il se drogue, je voudrais retrouver l’homme qu’il était au début, c’est un PN, il est égoïste, il est jaloux, il se fout de moi, il s’en fout de moi, il fait passer sa mère avant moi, il fait passer tout avant moi, je ne suis rien, je ne suis rien sans lui, je lui en veux, je m’en veux, j’ai honte…. Je ne suis pas heureuse.

Je te passe les 1189 autres symptômes de la toxicité de la relation : tu les connais très bien.

Sortir d’une relation toxique en X étapes

Comme je l’ai dit dans mon intro, on va faire simple, il n’y en a que 2 :

  1. Décider que tu ne veux plus de relation toxique dans ta vie.
  2. TOUT mettre en œuvre pour que ça devienne ta nouvelle réalité.

Point.

Tu dois prendre une décision définitive

Sortir d’une relation toxique, ça veut dire que tu dois faire un choix. Un seul. Le choix de te choisir, toi. Tu dois prendre la décision que personne, jamais, ne pourra prendre à ta place : la décision de te mettre au cœur de ta propre vie.

  • Même si ce n’est pas ce que tes parents t’ont appris (et c’est presque toujours le cas).
  • Même si c’est difficile.
  • Même si ça te fait peur. Tout ce qui est nouveau fait peur, et ça se travaille (j’y reviens plus bas).
  • Même si tu ne sais pas comment faire. Ce ne sont que des questions pratiques, qui trouvent toutes leur solution. (Quand on les cherche. En temps et heure voulue. Une chose par jour.)
  • Même si ça signifie qu’il va falloir te regarder dans le miroir et reconnaître que si tu es dans une situation merdique, c’est probablement que, quelque part, tu as merdé (et ce n’est pas la peine de rajouter de la culpabilité, j’en reparle plus loin).
  • Même si ça veut dire que tu vas vraiment faire tanguer ta barque, que ça te donnera certainement mal au cœur et que, peut-être, tout le monde passera par-dessus bord et sera obligé de regagner la berge à la nage. Pas agréable, mais si tu te diriges droit dans les rochers, c’est indispensable.

Tu sais déjà comment quitter une relation toxique

D’ailleurs, tu sais déjà comment sortir d’une relation toxique, la dépasser et la surmonter. Il te suffit de devenir toi.

Par exemple, tu redeviens la personne que tu étais avant. Tu sais que c’est possible : nous sommes toujours capables de reproduire ce qui a déjà été fait.

Ou bien tu deviens la personne que tu rêves d’être : c’est encore plus motivant. Toi, en mieux. Pourquoi reprendre les trucs qui clochaient et qui nous ont fait tomber dans cette relation ? Tant qu’à faire, autant viser la version 2.0 de toi-même. Sans les bugs. Autant apprendre de tes erreurs. D’ailleurs, apprendre de ses erreurs, c’est un peu le principe de la vie. Je sais que tu sais très bien ce qu’il te faudrait faire.

  • Si tu lis mon blog, et peut-être 15 autres blogs sur le sujet,
  • Si tu participes dans des groupes,
  • Si tu en parles à tes copines,
  • Si tu vois un psy,

… Eh bien, tu connais très bien la théorie. Ce n’est pas le manque d’information qui te bloque. C’est le manque d’action.

Passer de la théorie à la pratique pour se libérer d’une situation amoureuse malsaine

Je reçois plein de courriers où les femmes qui cherchent à sortir d’une relation toxique m’écrivent : « Je devrais m’écouter plus, je devrais me soigner, je devrais m’aimer plus, je devrais poser des limites, je devrais me respecter, je devrais le quitter, je devrais divorcer. Mais… »
Mais quoi, au juste ?
Il suffit de le faire. Essayer. Comme ci. Comme ça. Se planter. Recommencer. Améliorer. Se planter. Se découvrir. Recommencer. Perfectionner. Prendre l’habitude. Sortir de sa zone de confort. Sortir aussi de sa zone d’inconfort. Viser haut. Louper. Recommencer. Être humaine. Vivre. Tout simplement.

C’est comme pour perdre du poids. On sait bien comment il faut faire : pas d’éclair au chocolat à 4 heures, pas de cornet de frites sur le quai du métro, aller faire un tour au parc au lieu de manger des chips devant Netflix. C’est simple, non ? Et pourquoi c’est si difficile, alors ?

Sortir d’une relation toxique, mettre les affaires d’un mec dans un carton, reprendre le boulot, envoyer une demande de divorce (ce que font des milliers de femmes), arrêter de répondre à ses appels… Pourquoi c’est si difficile ?

Les difficultés rencontrées pour quitter un conjoint toxique

Personne ne sait gérer ses émotions. Et les émotions qu’on ressent dans une relation toxique… eh bien, elles sont assez… toxiques. Négatives. Envahissantes. Démotivantes.

Ce qui m’empêche de passer à l’action

Le problème numéro 1, c’est que nous n’avons pas appris à comprendre nos émotions, à les accepter, à les utiliser. Nous avons l’impression que les émotions négatives vont nous engloutir. Nous avons peur. Peur des conséquences de nos actes. La Dr Susan Jeffers dans son livre « Tremblez, mais osez ! » nous explique que cette peur, c’est la peur de ne pas être capable d’assumer les conséquences de nos choix et de nos actions. La peur de ne pas nous en sortir. Et le résultat, nous sommes bien d’accord, c’est qu’en n’essayant pas, on ne s’en sort pas. Ironique, non ?

Alors qu’on s’en sort toujours, si on passe à l’action. Et c’est souvent bien mieux qu’on ne le pense. (C’est aussi pour montrer l’exemple – preuve vivante – que l’on peut sortir d’une relation toxique et que tout se passe bien, que j’écris ce blog.)

Ce qui m’enferme dans le couple où je suis malheureuse

Tu invoques le manque de confiance, la peur d’être seule, d’être jugée, d’être pauvre, d’être « la mauvaise » personne, l’amour que tu éprouves encore et, malgré tout, la honte, l’angoisse, le manque, la dépendance. Tu minimises. Tu tergiverses. Tu pars et tu reviens. Tu portes l’espoir d’un retour dans le passé (impossible) et tu lis, tu lis, tu lis. Tu veux y arriver toute seule. Tu essaies, un coup à droite, un coup à gauche. À petite dose, à moitié engagée, un regard dans le rétro, en ne voulant changer qu’à ton corps défendant. L’auteure du livre « The gaslight effect » (L’effet gaslighting), la Dr Robin Stern, thérapeute et experte dans le domaine de la violence psychologique, le confirme : pour sortir d’une relation toxique, il faut mettre toutes ses forces dans sa reconstruction et être prête à tout perdre. C’est, selon elle, le seul moyen de reconquérir sa vie. Aller au fond et jusqu’au bout du travail.

Se sentir coupable dans un couple destructeur

Venons-en à la culpabilisation. Il m’arrive de recevoir des commentaires qui me disent qu’en prônant la responsabilisation, je participe à un « discours patriarcal culpabilisant ». Bon. De façon réaliste, j’imagine que celles de mes lectrices qui culpabilisent n’ont pas attendu de lire mon blog pour ressentir de la culpabilité. C’est une émotion qui – comme toutes nos émotions – vient de nos pensées. Donc, nous sommes toutes assez grandes pour nous faire culpabiliser toutes seules (et on peut apprendre à ne plus le faire, voir ci-dessous). La culpabilité que l’on ressent pendant ou après être sortie d’une relation toxique est une émotion qui n’a aucun intérêt et aucun bénéfice. Tu as pris les décisions que tu as prises au moment où tu les as prises avec les informations (et les espoirs) que tu avais ce jour-là, ce mois-là, cette année-là. Point. Tu pensais faire pour le mieux. Ça n’a pas marché. C’est tout. Pas besoin de rajouter de la culpabilité.

Nous avons le pouvoir et la responsabilité d’être heureuses. Tu peux lire cela comme culpabilisant. C’est un choix. Nous sommes toutes libres. Pour moi, c’est la clé de la liberté. Savoir qu’il n’y a que moi qui suis responsable de mon bonheur et que j’ai le pouvoir, si je le choisis, de ne travailler qu’à cela : quoi de plus motivant ? Quoi de plus merveilleux ? Quoi de plus beau ?

Ce n’est pas de ta faute

Ce qui est intéressant, c’est que c’est vrai. Ce n’est pas « de ta faute » si tu es piégée et si tu ne parviens pas à sortir d’une relation toxique. Une raison de plus de ne pas culpabiliser. C’est en tout cas ce que démontrent les neurosciences. Notre cerveau est le roi de la prédiction et de la répétition. Si nous le laissons faire, il reproduit encore et encore les mêmes comportements. Il devine à la milliseconde ce qui va se passer et ce qu’on devrait faire. Tout le temps. Et pour cela, il s’appuie sur ce que nous avons fait avant. Bref, s’il s’est trompé, et si on le laisse continuer sans supervision et sans rien changer, il va continuer à répéter ses erreurs. (Dr Lisa Feldman Barrett, « How emotions are made » – Comment se forment les émotions)

Donc, si tu as appris à ne pas te respecter, à accepter de ne pas être respectée, à faire plaisir aux autres avant de t’occuper de toi, à trouver normale une relation abusive, à accepter l’inacceptable, etc., ce n’est pas de ta faute. C’est ce que ton cerveau choisit pour toi parce que c’est ce qu’il sait faire. Pour lui, c’est plus facile que de se risquer à créer des nouveaux comportements, à éprouver de nouvelles émotions. C’est pourquoi tu ressens comme « au-dessus de tes forces » le fait de sortir d’une relation toxique.

… Mais c’est de ta responsabilité

Par contre, cela ne veut pas dire que tu ne peux rien faire. Rien ne t’oblige à accepter une relation malsaine comme une fatalité, un malheur inéluctable. Les recherches révèlent le comportement prédictif et répétitif de ton cerveau. Et simultanément, elles montrent aussi sa capacité à apprendre et à se transformer, sous notre direction.

Personne ne nous a enseigné qu’on pouvait changer et évoluer, et encore moins, comment faire. Nos parents ne savaient pas. À l’école, nous étions jugées et sanctionnées. Personne ne soupçonnait l’incroyable plasticité du cerveau. Nous étions condamnées à être ce que nous étions, et nous en avons fait nos croyances. Nous ne savions pas que le mental et le physique étaient intimement liés, par le biais des prédictions du cerveau. Nous ne savions pas qu’en apprenant à décoder et à utiliser nos émotions, nous pouvons TOUT apprendre, si nous nous en donnons la peine.

On t’a peut-être dit, enfant, que tu étais impulsive… et c’est ce que tu crois toujours. Tu ne veux plus l’être ? Apprends.

Tu te penses timide, incapable, dépendante ? Tu peux apprendre à changer.

Sortir d’une relation toxique ? Très bien. Il suffit d’une décision et de travail.

Rien de tout cela n’est fixe ou immuable. Tu peux, en fait, transformer ta vie exactement comme tu le veux. Le développement personnel offre une somme d’outils fabuleux pour t’aider sur cette voie et en finir avec les relations amoureuses malsaines. Mais, comme tous les outils, la théorie ne suffit pas. Si tu vois que tu n’avances pas, cela ne signifie pas que tu ne peux pas changer. C’est peut-être que tu n’as pas encore trouvé la bonne stratégie pour t’en sortir. C’est peut-être qu’il faut arrêter de te débrouiller au petit bonheur la chance pour l’une des choses les plus importantes de ta vie !

Le guide définitif pour sortir d'une relation amoureuse malsaine
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Apprendre à changer sa vie

Accumuler l’information permet de s’orienter. Mais si ça fait trois mois que tu fais cela et que tu n’es toujours pas passée à l’action, il est temps de changer de tactique. Se renseigner sur les relations abusives est indispensable, mais ça a ses limites. Comprendre les principaux mécanismes, tels que le triangle de Karpman, le cycle de la violence ou la dépendance affective, c’est déjà une bonne chose, mais assimiler les concepts qui régissent la relation toxique n’est qu’une première étape.
Prenons l’exemple de la natation : tu auras beau lire des livres et des blogs sur l’art de nager, et regarder des champions sur YouTube, tant que tu ne te jettes pas à l’eau, ça sera difficile de nager, de savoir si tu sais flotter ou si tu dois faire des mouvements plus grands ou moins rapides.

C’est pareil pour changer ta vie. La seule chose à apprendre pour aller de l’avant, c’est de dépasser les émotions qui te bloquent. Ça s’apprend. Par la pratique. Ça te sert pour ta vie entière et dans tous les domaines de ta vie. C’est la base de tout. Ça te permet de passer à l’action. Ça t’aide à trouver toutes les solutions dont tu as besoin pour sortir d’une relation toxique. Inutile de te leurrer : ce ne sont pas les problèmes techniques qui te retiennent. Tous trouveront leur solution si tu en fais ton objectif avec le bon état d’esprit. Des milliers de femmes l’ont fait avant nous. Des femmes normales, comme toi et moi, avec un cerveau comme le nôtre. Des femmes qui partaient d’un passé, d’une relation ou d’une situation parfois bien plus terrible que la nôtre (c’est dire…) Et puis, tu peux toujours te faire aider, au moins pour commencer.

Se faire aider pour arrêter une relation destructrice

Pourquoi semble-t-il logique de demander à un prof de t’apprendre à monter à cheval, à jouer du piano ou à te servir d’un tour de poterie ? Quelle satisfaction, quels progrès si tu restes dans la théorie ? Pourquoi ça semble évident de demander de l’aide pour des activités ordinaires, mais pas pour gérer tes émotions ou sortir d’une relation qui te détruit à petit feu? Pourquoi tu payes un coiffeur pour remettre en ordre ce qu’il y a sur ta tête et personne pour t’aider avec ce qu’il y a dedans? Et qu’est-ce qui est le plus important ?

Ne pas se faire aider pour sortir d’une relation toxique me semble complètement dingue. Se laisser aller de plus en plus mal dans son couple et dans sa vie, alors qu’on va chez le toubib pour une moindre grippe, me semble fou. Rester en thérapie pendant des années sans avoir fait de changements concrets dans sa vie, aussi. D’ailleurs, on dit « suivie par un psy », mais pourquoi suivie ? Ce ne serait pas mieux de travailler avec quelqu’un qui éclaire ton chemin ? Ce n’est pas parce que c’est la solution-la-plus-fréquemment-proposée que c’est la bonne pour toi.
Cherche. Teste. Expérimente. Mais par pitié, cesse de pratiquer la nage en rêve. Cesse de tomber de cheval toutes les 5 minutes alors que quelqu’un peut te montrer comment faire pour rester en selle et être bien droite dans tes bottes.

Les efforts à accomplir pour permettre la séparation

Sortir d’une relation toxique, c’est simple, mais ce n’est pas facile. On croit que c’est l’autre qui est toxique. On croit qu’une fois la relation malsaine avec l’autre réglée, on sera OK, et on s’aperçoit que, à la base, c’est la relation à nous-mêmes qu’on doit soigner. C’est un travail personnel, mais qu’on n’a pas besoin de faire seule. C’est un challenge, mais il nous grandit. C’est un choix : le choix entre le confort immédiat de ce qu’on connaît déjà (même si on souffre) et l’inconnu. Quand on s’engage dans cette voie, autant savoir qu’on va y mettre du temps et de l’argent. Comment ne pas choisir de (re)construire la partie la plus importante de nous, notre santé mentale ? Ce n’est pas la peine de continuer à se faire une belle tête chez Jacques Dessange si tout est mort dedans. Zara et Zalando s’en sortiront très bien sans toi pendant un petit moment. Mais, toi ? Comment t’en sortiras-tu ?

Le coût gigantesque de ne rien faire

  • C’est en heures de vie que l’on paie son indécision, sa confusion, sa peur des émotions. Tout ce temps où l’on hésite à sortir d’une relation toxique nous coûte dans la monnaie la plus chère : notre temps sur Terre.
  • Ce sont toutes les expériences de vie magnifiques que l’on pourrait vivre et dont on se prive.
  • Ce sont les promotions au boulot qu’on n’obtient pas « parce qu’on n’a pas la tête à ça », puisqu’on est en train de se demander « pourquoi il nous a dit ce qu’il nous a dit parce qu’on avait fait ce qu’on pensait qu’il nous avait demandé de faire, mais visiblement ce n’était pas ça qu’il voulait et pourquoi je suis si nulle ? ».
  • Ce sont les études qu’on ne reprend pas.
  • C’est sa santé qu’on néglige.
  • Ce sont ces décisions hâtives de suivre les recommandations d’un avocat sans savoir pourquoi et ces années passées sur des bancs de tribunal.
  • Ce sont toutes ces opportunités qu’on ne saisit pas parce qu’on a les yeux braqués sur le passé.
  • Ce sont tous ces voyages qu’on ne fait pas.
  • Et tous ces gens sympas qu’on ne rencontre pas.
    Mais pourquoi pas toi, au fond ? Pourquoi ça ne serait pas pour toi aussi, tout cela ?

La liberté de choisir un amour toxique

Une relation toxique, c’est une relation que tu acceptes bien que tu n’y sois pas heureuse. Tant que tu choisis de ne pas faire de changement, c’est que, malgré tout, tu y trouves davantage de bénéfices (de côtés positifs) que de désavantages (de côtés négatifs). Et c’est OK. Personne ne peut ou ne doit décider pour toi de cet équilibre. Tout ce que nous vivons est un mélange savant – et individuel – de « plus » et de « moins ». La vie a besoin de ce contraste. Tu es totalement libre de décider toi-même de cet équilibre et de ne pas sortir d’une relation toxique en toute connaissance de cause. Tu es aussi libre de changer d’avis à tout moment. Mais sache que personne ne le fera pour toi. Personne ne passera à l’action pour toi. Mon amie médecin m’a dit un jour qu’il fallait accepter que chaque malade a le droit de choisir de ne pas se faire soigner. J’ai mis longtemps à comprendre que le droit de choisir la souffrance, aussi fou que ça semble, fait aussi partie de nos droits humains. Mais autant que possible, si tu choisis de rester dans ta relation amoureuse toxique, je te recommande de faire tes choix en toute lucidité et d’aimer les raisons pour lesquelles tu restes.

Agir pour mettre un terme au couple destructeur

Le jour où nous décidons de nous mettre au travail pour sortir d’une relation toxique, c’est souvent parce que c’est la relation de trop. Parfois une relation qui a duré des décennies, ou simplement quelques mois. C’est parfois la énième relation du même type, qui nous fait prendre conscience que soit ce sont « tous les autres » qui ont un problème, soit c’est nous. Et du coup, c’est sur nous que nous travaillons. Et c’est la relation toxique que nous avons entretenue avec nous-mêmes que nous transformons. Et tant mieux, parce que c’est avec nous que nous allons continuer à cheminer !

Voici mes recommandations :

  1. Prends ta décision de manière solennelle, engage-toi vis-à-vis de toi-même à tout faire et à aller jusqu’au bout de ton travail. Et, pourquoi pas, engage-toi auprès d’un tiers (une proche très motivée ou, mieux, une personne dont c’est le métier)
  2. Choisis pour te motiver une ou maximum deux personnes (auteure, coach, thérapeute) que tu suis sur les réseaux et dont tu aimes la philosophie. Limite la consommation d’information (les écrits, les blogs, les vidéos ou les accompagnements de sources multiples) et utilise le temps dégagé pour passer à l’action avec un plan.
  3. Fais-toi aider par une personne extérieure pour enclencher un bon départ, définir tes objectifs et apprendre les techniques qui te permettront de les atteindre. Je suggère de t’engager dans une démarche de coaching avec la personne de ton choix sur une durée déterminée à l’avance (6-8 séances) et d’évaluer le chemin parcouru à l’issue de cette période. Si mon approche te plaît, n’hésite pas à découvrir la façon dont je peux t’aider.
  4. Concentre-toi sur ton travail mental : avec tes pensées bien orientées, tu créeras les émotions qui te permettront de prendre les actions en alignement avec tes objectifs. Ton environnement émotionnel s’améliorera perceptiblement, et du coup, toute ta vie prendra de nouvelles couleurs. Les solutions pratiques se présenteront à toi et tu sauras faire ton choix en toute lucidité. Tu sauras choisir ce qui est acceptable pour toi, ce que tu veux changer, et choisir de sortir d’une relation toxique ou non, et comment.
  5. Prépare-toi à ce que le chemin ne soit pas un long fleuve tranquille, mais fais-toi confiance. Même si ça tangue de temps à autre, même s’il y a quelques zigzags ou retours en arrière, cela fait partie du voyage.
  6. Développe, et maintiens, une bonne hygiène de vie : alimentation saine, sport, repos, méditation et écriture. Aussi surprenant que ce soit, les découvertes neuroscientifiques confirment l’impact inégalable de ces bonnes habitudes de vie sur la santé de notre mental.

Au bout du chemin

Nous savons toutes que le but de la vie se trouve dans le voyage, pas dans la destination. L’alpiniste qui arrive au sommet peut contempler la vue et savourer son plaisir, ses victoires, sa persévérance… Mais il sait qu’il n’est qu’à la moitié de son aventure. Dans les difficultés, visualiser ce moment, au sommet, l’a porté et motivé. Et toi, quels sont tes rêves ? Une fois que tu auras réussi à sortir d’une relation toxique, avec toi ou avec d’autres, comment imagines-tu ta vie ? Quels rêves as-tu ? Si tout allait bien, que ferais-tu ce week-end ? Si tu habitais où tu voulais, ce serait comment ? Un petit appartement facile à garder propre ? Une maisonnette à la campagne avec des poules dans le jardin ? Si tu allais voir les films que tu veux, lesquels choisirais-tu ? Si tu étais dans la vie dont tu rêves, et que tu mérites autant que nous toutes, qui serais-tu ? Qu’es-tu prête à faire pour être toi et avoir la vie que tu veux ?

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