Que faire face à l’ingratitude: 3 clés pour avancer

Que faire face à l’ingratitude de ses enfants ?

Comment se comporter quand on attend des remerciements ou des signes de reconnaissance de leur part ?

Cette question m’a été posée par des lectrices et des personnes que j’accompagne en coaching. Cette ingratitude envers les parents dont nous parlons ici n’est pas propre aux relations toxiques ou abusives. C’est une question qui revient souvent, que l’on soit divorcée ou non, que l’on soit dans une relation saine, ou non. Le plus souvent, elle est posée par les mères d’enfants suffisamment grands pour qu’on estime raisonnable d’attendre d’eux cette validation ou cette reconnaissance : de la part d’adolescents, de jeunes adultes, voire d’adultes tout à fait indépendants. Pour ma part, je pense qu’attendre de la gratitude et des remerciements de la part de ses enfants… c’est « le monde à l’envers » !

Dans cet article, je donne trois clés pour réfléchir à cette question d’une manière différente afin de ne plus bloquer sur ce problème.

I. Les devoirs parentaux

Pour commencer, je pense que notre devoir de parents est de pourvoir aux besoins de nos enfants de la meilleure manière que nous le pouvons, dans la limite de ce que nous sommes capables de donner. Sans qu’il ne soit jamais question de « retour » de la part de nos enfants, qui n’ont pas un devoir réciproque de remerciement. Dans le cas de relations de violence, quand nous avons quitté un conjoint abusif, pour et souvent grâce à nos enfants, nous devons nous rappeler que nos enfants aussi ont vécu les conséquences de cette relation dysfonctionnelle. Attendre qu’ils soient en place et lieu de nous remercier me semble illusoire.

Après tout, ils sont en droit de se demander : « Si nous sommes maintenant partis, pourquoi ne l’avons nous pas fait avant, pourquoi ne nous as-tu pas mis à l’abri avant ? »

Je ne pointe pas de doigt accusateur (j’ai aussi été dans cette situation), je dresse le constat que nos enfants aussi ont un certain nombre de questions d’importance à régler pour eux-mêmes.

II. Impossible pour les jeunes de se mettre à la place des vieux

En second lieu, j’aimerais offrir qu’attendre de la part de nos cadets de se mettre à notre place… eh bien… c’est un peu mission impossible ! Comment des personnes (même adultes) pourraient-elles se projeter dans une vie à notre âge, vingt ou trente ans plus vieux qu’elles ? C’est utopique ! En revanche, nous, nous avons la possibilité de nous mettre à leur place, car nous avons vécu la phase de vie qu’ils vivent actuellement. Le faisons-nous ?

Il suffit de se remémorer comment nous nous comportions à leur âge. Comment interagissions-nous avec nos parents ? Que pensions-nous d’eux et éprouvions-nous de la gratitude ? Les remercions-nous ? Il y a bien plus de chances que nous nous apercevions que ce n’est pas ce que nous faisions : qu’adolescents ou jeunes adultes, il n’y avait qu’une chose qui nous intéressait, et c’était nous. Et je pense que c’est une bonne chosec’est un comportement tout à fait sain pour nos enfants de s’occuper d’eux et pas de nous !

III. Donner est un geste gratuit

Dans son livre « L’art de la gentillesse », le psychothérapeute Piero Ferrucci relate que l’une des plus communes et profondes souffrances qu’il repère chez ses patients est le poids insupportable et intolérable de la demande de reconnaissance que certains parents font peser sur leurs enfantsIl nous rappelle que faire peser le poids de ce qu’on donne sur ceux qui reçoivent les empêche de profiter pleinement et librement de ce don. Le don n’est alors plus gratuit et entrave la personne qui reçoit. Ceci ne vaut pas uniquement pour les remerciements qu’on attend de nos enfants, mais pour toutes les autres attentes de reconnaissance dont nous nous encombrons.

Donner, c’est un geste gratuit qui offre la possibilité à celui qui reçoit de profiter pleinement, librement et sans culpabilité. Lorsque nous recevons librement, nous gardons la liberté d’apprécier ou non, de remercier ou non, maintenant, dans un futur lointain ou jamais. Donner en attendant un retour, même si ce ne sont que des remerciements ou des signes de gratitude, c’est nous préparer nous-mêmes à des déceptions futures.

IV. Que faire face à l’ingratitude ?

En conclusion, j’aimerais suggérer que la meilleure manière de gérer l’ingratitude (de nos enfants ou des autres), c’est de changer notre mode de pensée. Un bon outil pour comprendre sa vie est le Modèle de Brooke, qui nous permet d’identifier nos pensées et leurs conséquences. Faire et donner du mieux que nous pouvons à nos enfants, c’est quelque chose que nous faisons d’abord pour nous-mêmes. Pour la satisfaction que nous éprouvons à donner le meilleur de nous.

Quand nous pensons ainsi, nous ressentons la satisfaction et le plaisir de donner et d’être la meilleure version de nous-mêmes. Les remerciements, la gratitude, la reconnaissance ne sont alors que des bénéfices secondaires.
Agréables, certes, mais pas indispensables. En somme, trouver notre satisfaction et notre sérénité dans le plaisir de donner ne dépend que de nous. C’est plutôt une bonne nouvelle, non ?

Et toi, est-ce une question que tu te poses et qui t’empêche de dormir ? 

Souffres-tu de l’ingratitude de tes enfants ?

As-tu des questions à ce sujet ?

Les commentaires ci-dessous sont ouverts pour toi, si tu le souhaites.

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