Je l’ai quitté mais il me manque | Oublier un Manipulateur

Mon ex me manque… Pourtant c’est moi qui l’ai quitté !

Si tu es parvenue à mettre fin à une relation toxique avec un manipulateur mais que tu ressens aujourd’hui un fort état de manque, cet article est fait pour toi.

« Je l’ai quitté mais je regrette. » « J’ai rompu mais je souffre. » Combien de fois ai-je entendu ces lamentations de la part des femmes que j’accompagne !

Pour réussir leur sevrage amoureux, certaines tentent le no contact. Parfois, elles connaissent de multiples rechutes dans leur relation abusive. D’autres compensent le manque par des comportements excessifs comme la consommation de sucreries, d’alcool, de réseaux sociaux, etc.

Elles se demandent : Pourquoi suis-je autant attachée à cette personne qui me fait tant souffrir ? Je ne parviendrai donc jamais à oublier mon ex ? Qu’est-ce qui cloche chez moi ?

Alors je souhaiterais pour de bon rassurer ces femmes dont tu fais peut-être partie :

Non, tu n’es pas anormale. Ton cerveau fonctionne parfaitement et il est bel et bien possible de quitter une relation toxique définitivement. Voici comment.

Je l’ai quitté, il me manque : J’en souffre et j’en ai honte

Le principal problème dans le cas d’une relation abusive, c’est que l’on se sent deux fois plus mal face à ce manque amoureux :

  • Mon ex me manque et j’en souffre
  • Mon ex me manque et j’en ai honte

Je dois être folle

Il y a en effet la première sensation de manque vis-à-vis de la relation elle-même, de ses bons moments, du sentiment d’allégresse que l’on ressentait parfois. Mais d’autre part, il y a aussi le sentiment de honte à ressentir ce manque quand on repense à tout le mal qu’il a pu nous faire.
On se dit qu’on est folle, que quelque chose ne tourne pas rond chez nous, que l’on doit quelque part vraiment aimer se faire du mal… Et c’est encore pire pour notre entourage, qui ne comprend vraiment pas que l’on y retourne sans arrêt !

Mon ex me manque : et si c’était normal ?

En réalité, on comprend très mal le caractère addictif des relations toxiques.

Laisse-moi te rassurer tout de suite : Ton ex te manque, c’est parfaitement normal.

Même – et surtout ! – si la relation toxique que vous entreteniez était toxique.

Quitter une personne avec qui on avait une relation intense (et dieu sait que les relations abusives sont intenses !), cela revient à se sevrer d’une drogue comme l’héroïne.

Ce n’est pas un signe de faiblesse ou de folie, ce n’est pas un problème de personnalité ou un manque de volonté.

Ton cerveau fonctionne normalement. Il lui manque simplement de nouveaux schémas. Il ne cesse de reproduire ce qu’il a mis en place dans la relation.

Le fonctionnement du cerveau dans une relation amoureuse saine

D’une manière générale, que l’on soit seule, en couple sain ou en couple dysfonctionnel, notre cerveau veut toujours 3 choses. Il travaille toujours automatiquement de cette manière :

  1. Plus de plaisir
  2. Pas -ou moins- de douleur
  3. Un minimum d’efforts

Or, le plaisir vient majoritairement de l’hormone de la dopamine.
Dans le cas d’une relation saine ou lorsque l’on est célibataire, la dopamine que notre cerveau obtient peut provenir de très nombreuses sources différentes :

  • Nos amis
  • Notre famille
  • Nos activités
  • Notre travail
  • La nature
  • Le sport
  • Notre contribution dans le monde
  • Etc.

Dans une vie équilibrée, même si tout n’est pas toujours au beau fixe, on peut trouver du plaisir dans plusieurs de ses facettes.

Et l’on peut aussi compenser lorsque l’une d’entre elles va de travers : On peut trouver du réconfort auprès de ses amis ou de sa famille si jamais on rencontre des difficultés relationnelles ou professionnelles.

Le problème de l’addiction amoureuse dans une relation toxique

Mais lorsque l’on vit une relation toxique, l’approvisionnement en dopamine est différent.

Des sources de dopamine limitées

Dans le cas d’une relation abusive, on a fortement limité nos sources de dopamine.

Au fur et à mesure, on a moins vu nos amis, on a arrêté le sport, on a moins de contacts avec notre famille… Et pour peu que l’on ne s’épanouisse pas vraiment dans notre travail, on n’aura finalement plus aucune raison de se sentir bien.

Notre seul et unique fournisseur de bons moments est la personne avec qui on est en relation. Comme ça ne va pas bien dans la relation, la plupart du temps, on est privée de cette dopamine qui nous fait nous sentir bien. Et une fois de temps en temps, avec ses bons côtés et ses signes d’affection, cette personne nous permet d’obtenir de petites doses de dopamines…  et nous “raccroche”. Un peu comme un dealer.

Le sentiment de manque amoureux

Seulement voilà. Dans un sursaut salvateur, un jour, tu as voulu mettre fin à cette relation toxique. Et le dealer n’est plus là.

Tu as beau savoir de manière intellectuelle que cette relation n’était pas bonne pour toi, ton cerveau est en manque de dopamine et cherche le contact avec le dealer.

Cet attachement comparable à une addiction rend la sensation de manque extrêmement douloureuse et parfois même insupportable.

Les comportements de compensation

« Mon ex me manque. » C’est une pensée omniprésente pour toi.

Alors, pour faire taire cette douloureuse sensation de vide, tu agis comme une véritable toxicomane :

  • Soit tu cherches à retourner vers lui et tu entres dans un cercle infini de retrouvailles/séparations
  • Soit tu cherches des sources de dopamine faciles comme l’alcool, la nourriture, les réseaux sociaux, les dépenses, les jeux d’argent, etc. Et tu risques ainsi de te créer de nouveaux problèmes.

Dans les deux cas, tu sais que ce n’est pas bon pour toi sur le long terme. Et tu ne résous pas le problème immédiat du manque.

Le no contact après une rupture difficile : est-ce une solution ?

Alors, peut-être que pour mettre définitivement fin à ta relation toxique, tu as cherché à appliquer le no contact. Tu t’es dit : Mon ex me manque, c’est comme une drogue, je dois donc opérer un sevrage radical.

Mais il faut bien se rendre compte d’une chose :

Appliquer le no contact sans tenir compte de la dépendance chimique créée par le manque de dopamine, c’est entrer en résistance directe contre son cerveau et son corps. Et cela fonctionne rarement sur le long terme.

Pour obtenir un résultat durable, c’est à la source du problème que tu dois t’attaquer : le manque de dopamine et les émotions négatives violentes que tu éprouves quand tu ne combles pas ce manque.

Ce n’est pas facile, ni agréable, mais c’est en nous confrontant aux questions les plus délicates sur notre vie et nous-mêmes que l’on parviendra à progresser.

Qui suis-je ? Qu’est ma vie quand je ne me réconforte pas par une gratification immédiate, un plaisir instantané? Que vais-je faire de ce vide ?

Un sevrage amoureux en douceur

Il est possible d’opérer un sevrage amoureux en douceur pour parvenir à mettre un terme définitif à une relation toxique. Trois choses peuvent t’aider.

1. Avoir conscience que la sensation de manque amoureux est normale

Nous l’avons vu : Dans le cadre d’une relation amoureuse, et encore plus dans le cas d’une relation amoureuse toxique, la sensation de manque est tout à fait normale.

Cette dépendance amoureuse s’explique physiologiquement. Inutile de culpabiliser.

La sensation de manque est normale et signe du bon fonctionnement de notre cerveau. Il suffit de l’aider à trouver de nouveaux schémas pour aller de l’avant.

2. Apprendre à ressentir ses émotions négatives

Pour parvenir à oublier son ex et maîtriser le manque, il est impératif d’apprendre à ressentir ses émotions négatives.

Tu dois savoir reconnaître le manque quand il se présente dans ton corps. Tu dois comprendre que tu as la capacité de le laisser te traverser sans agir ni réagir. Tu dois sentir que tu peux te retrouver de l’autre côté de cette traversée sans avoir “craqué”. C’est quelque chose qui s’apprend. (Tant mieux!)

Je t’invite notamment à découvrir cet exercice pour ressentir ses émotions et se reconnecter à soi.

3. Mettre en place un protocole écrit du sevrage amoureux

Le sevrage amoureux est un savant mélange de discipline et de lâcher prise. Si tu t’interdis tout, tu as toutes les chances de craquer. Il faut donc trouver le juste équilibre, à tête reposée.

Par exemple, tu peux définir à l’avance les choses sucrées que tu t’autoriseras à manger demain, puis tu ne les consommeras qu’au moment défini. Tu peux te limiter à certains contacts avec ton ex et à ne lui envoyer un texto qu’à un moment défini de la semaine. Tu peux enfin définir quelles sont les situations dans lesquelles tu peux le voir et à quelles conditions. Tu peux anticiper les situations “à risque” et préparer comment tu surmonteras les obstacles, plutôt que de te lancer dedans en croisant les doigts, avec comme seul soutien ta volonté (elle ne nous sert à rien dans ces cas-là).

De cette façon, ton cerveau apprend que tu n’es pas obligée de réagir à tes impulsions, mais que tu n’es pas non plus obligée de te restreindre pour avancer.

Le slow contact pour réussir à oublier son ex

Le principe du sevrage amoureux en douceur t’aidera à surpasser cette pensée omniprésente qu’est « Mon ex me manque ».

Tu apprendras à ne plus éprouver de désir de le voir en ne cédant pas au désir immédiat et en conservant la maîtrise de toi. L’important est de ne pas agir en réaction au manque, par impulsion, mais de choisir quand s’accorder certains écarts.

Par opposition au no contact, il s’agit d’une méthode appelée slow contact.

Moins tu récompenses le manque, plus ton cerveau perd l’habitude de recevoir une récompense à la sensation de manque, plus tu te déconditionnes. Ainsi, le désir baisse petit à petit jusqu’au sevrage total.
Cette technique s’applique aussi bien au “no contact” qu’au déconditionnement d’autres comportements dérivatifs ou addictifs, tels que les Ben&Jerrys, les heures passés sur Facebook, les cigarettes à gogo, les petits verres de trop…

Dans tous les cas, tu n’as pas à culpabiliser de te dire « Mon ex me manque » alors qu’il me faisait du mal ». Tu n’es ni folle, ni dénuée de toute volonté: le manque fait partie de la séparation et apprendre à le dépasser est une étape normale du processus de guérison.

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