No Contact | Pour ou contre Couper les Ponts avec un Manipulateur ?

Le no contact est un sujet qui revient beaucoup quand on aborde le domaine de la fin d’une relation toxique. Dois-je le bloquer ? Comment appliquer le no-contact avec un pervers narcissique ? Comment tenir le no contact ? Comment ne pas me laisser harceler ? Ne plus parler à son ex, manipulateur ou non n’a rien d’évident. Dans cet article, je réponds à toutes vos questions sur cette méthode d’éloignement radicale.

Le no contact, qu’est-ce que c’est ?

Le no contact, c’est une technique qui consiste à couper tous les liens avec une personne. Les liens physiques, bien sûr, mais aussi les liens téléphoniques et virtuels, ainsi que les liens sur les réseaux sociaux (blocage).

Logiquement, il signifie aussi ne pas espionner la personne bloquée sur ces mêmes réseaux, ou par personne interposée ou tout autre moyen.

Le no contact avec un pervers narcissique

Savoir poser ses limites en matière de distance est particulièrement salvateur face à un pervers narcissique ou toute autre personnalité manipulatrice. Mais le no contact est une technique très compliquée à mettre en œuvre au moment de sortir d’une relation toxique.

Contrairement à une relation équilibrée, une relation avec un PN tourne exclusivement autour du manipulateur. L’entièreté monde émotionnel de la victime gravite autour de lui. Elle n’a pas d’autres sources de plaisir, que ce soit au travail, dans les relations amicales ou dans des activités extérieures. Malgré les maltraitances, le manipulateur est son seul pourvoyeur de dopamine (l’hormone du plaisir) lorsqu’il lui accorde des gestes particuliers ou des démonstrations d’affection.

Appliquer le no contact avec un PN revient à priver la victime de son seul « dealer », ce qui explique une sensation de manque parfois insupportable et extrêmement douloureuse.

Couper les ponts  avec son ex : est-ce une bonne solution ?

D’après mes lectures, il n’y a pas de consensus parmi les auteurs au sujet du no contact. Si certains le mentionnent ou le recommandent, d’autres – notamment Anne-Laure Buffet – restent beaucoup plus circonspects.

Sur les réseaux sociaux et les groupes, le no contact est souvent brandi comme un remède miracle.

« Bloque-le ! »

« Fais le no contact »

Personnellement, je ne souhaite pas donner sur le blog ou ailleurs de recette toute faite. Chaque histoire est unique et chacune d’entre nous doit adopter les gestes qui lui semblent adaptés à sa situation.

J’aimerais cependant apporter 4 pistes de réflexion.

1. Le caractère addictif et compulsif dans une relation toxique

La plupart du temps, si tu envisages – ou appliques – le no contact, c’est parce que la relation est fondée sur un sentiment de dépendance.

La relation, et ses manifestations (communication, textos, je-le-quitte-je-reviens-je-le-requitte…) fonctionnent comme une addiction. Le sevrage te semble la seule solution.

Cela me fait penser aux régimes pour perdre quelques kilos : on se force à couper tous les sucres, les biscuits et les gâteaux, avec un régime que l’on va tenir à la force de sa volonté, les dents serrées… Alors qu’honnêtement, on n’est pas au top de sa forme, vu qu’on se sent si mal dans sa peau, avec ses kilos en trop. Le résultat, bien souvent, est une visite à la pâtisserie, 3 éclairs au chocolat et un véritable sentiment d’échec.

Malheureusement, appliquer le no contact est aussi difficile que de se tenir à un régime draconien. Les suites d’échecs ramollissent la détermination.

2. Ne plus parler à son ex ne signifie pas ne plus en avoir envie

Les personnes qui arrêtent de boire ou de fumer peuvent utiliser, pendant leur période de sevrage, une technique d’isolation ou de coupure « similaire » au no contact. S’isoler pour ne pas être tentées. Cependant, un jour ou l’autre, elles doivent bien reprendre leur vie, sans interdire à la planète entière de boire ou fumer en leur présence !

Pour tenir dans la durée, apprendre à résister ne suffit pas. La résistance est rarement une émotion qui produit des résultats faciles, ou efficaces.

Ce que l’on doit apprendre, ce n’est pas à résister à l’envie, mais à ne plus avoir ce besoin.

À ne pas se laisser affecter par les stimuli, les agressions. C’est un apprentissage.

3. Ne jamais recontacter son ex est impossible avec des enfants

Les personnes qui ont des enfants en commun (ou des démarches en cours) n’ont pas l’option de mettre en place le no contact. Elles sont obligées d’apprendre immédiatement à se libérer de l’autre, même quand il y a communication.

Ça n’est pas instantané et beaucoup souffrent de ces communications obligées. Mais en te donnant les moyens, tu peux apprendre à ne plus donner prise.

Même quand l’autre continue de harceler, d’insulter, de dénigrer, etc. (Cet « autre » que l’on ne peut pas contrôler ni changer…)

Apprendre à se détacher, à rester neutre, à ne pas se laisser affecter est également un apprentissage.

4. Ce n’est pas une solution miracle pour oublier son ex

En conclusion, le plus important n’est pas de dire si le no contact, c’est bien pour toi ou pas. Si tu as bien compris que ce n’est qu’une technique et non pas une solution, le no contact peut t’offrir l’espace et la tranquillité pour reprendre des forces et travailler sur toi.

Un peu comme un pansement ne permet pas de guérir une plaie infectée. Tu peux mettre un pansement pour protéger la blessure. Mais pour guérir, tu dois t’occuper de la désinfecter et de la soigner.

L’alternative du slow contact

Dans de nombreux cas, il peut être préférable d’opter pour le slow contact au lieu du no contact. Sans recourir à un extrême effort de volonté ou de résistance, cette méthode permet de ne plus agir en réaction et de reprendre le contrôle.

1. Mettre en place un protocole

Il s’agit de décider à l’avance comment gérer les rapports avec notre ex. Quels types de contacts s’autorise-t-on ? Sur quels sujets ? Sous quelle forme ? À quels moments et fréquence ? Ce protocole est à établir de manière écrite et à respecter à la lettre.

En cas d’imprévu, il faut refuser d’agir sous l’impulsion et planifier le contact pour le jour suivant. Ainsi, nous apprenons à notre cerveau à faire la différence entre impulsion en réaction et acte véritablement réfléchi.

2. Gérer les désirs hors protocole

Concernant les nombreux désirs de briser le protocole que nous ressentirons, il est nécessaire de savoir les laisser nous traverser. Il est inutile et improductif de nier son désir. Il faut de laisser pleinement aller à ressentir ses émotions. Accepter et observer ce désir et cette douleur qui nous traverse.

3. Comprendre les rechutes et tourner la page

S’il nous arrive de « rechuter », c’est-à-dire de dévier du protocole de façon impulsive, il est inutile de nous flageller. Nous apprenons aussi de ces rechutes. Il faut donc en tirer des enseignements utiles : Dans quelles circonstances cela s’est-il produit ? Que s’est-il passé ? Qu’ai-je pensé et ressenti ? Comment puis-je me préparer si je dois revivre une situation similaire ?
Il faut alors tourner la page et reprendre le protocole.

Quelles sont tes pensées par rapport au no contact ? As-tu des techniques pour en faire un atout, est-ce qu’en l’appliquant tu t’es donné les moyens de trouver un équilibre ? Ou bien, est-ce qu’à force d’essayer, tu as un véritable sentiment d’échec et l’impression de faire du surplace ?

Fais-moi part de tes commentaires ou de tes questions sous l’article, tes remarques aideront certainement une autre personne. Merci !

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