Comprendre ses pensées en écrivant cinq minutes par jour

Depuis quelques mois, j’ai repris une vieille habitude et elle me fait tellement de bien que j’ai décidé de la partager avec vous.
Il s’agit de passer 5 minutes par jour à écrire ce qui passe par la tête:
c’est une super méthode pour mieux comprendre ses pensées.

Encore une fois, c’est une technique qui paraît « simplette », et qui pourtant apporte des résultats incroyables. Comprendre ses pensées permet de comprendre le moteur qui propulse toutes nos actions et crée tous nos résultats. C’est aussi le moyen de se débarrasser des pensées parasites.
Le plus fascinant est que le seul fait d’observer ses pensées crée déjà des changements.

Cet article constitue un quatrième volet à l’usage d’un journal pour avancer dans sa reconstruction.

I. Comprendre ses pensées en les écrivant

Cette manière d’utiliser son journal est tellement simple qu’on se demande comment ça peut vraiment marcher…
La bonne nouvelle ?
Il n’y a qu’une chose à faire, c’est essayer pour en être convaincue !

Se contenter de lire cet article sans le mettre en pratique permet de le comprendre intellectuellement et de se dire « qu’il est possible que ça marche… » et plus probablement, que « ça m’étonnerait que ça change quoi que ce soit… »
Alors, soyez sceptique et essayez !

Je vous invite à mettre en application cette technique pendant une semaine au minimum.
Un mois serait encore mieux, et ensuite, abandonnez si vous jugez que ça ne vous apporte vraiment rien…
(C’est rare…)

1. De quoi a-t-on besoin ?

Papier + crayon + 5 minutes.

Personnellement, je préfère et je recommande un carnet en vrai papier et un crayon agréable, plutôt qu’une version sur votre ordinateur ou tablette, mais c’est bien sûr un choix personnel.

Pour ma part, j’écris avec mon porte-mine fétiche (ou au crayon de papier lambda quand je suis en voyage et que je l’ai oublié…) et sur un cahier souple grand format.

La raison pour laquelle le format A4 est idéal pour moi est qu’écrire une page sur un cahier grand format à petits carreaux me prend exactement cinq minutes, donc je peux me passer de minuteur… !

Cependant, un minuteur est indispensable au début.
Vous pouvez vous servir de celui de votre cuisine ou sur votre portable.
En effet, il est inutile de décupler le temps que l’on passe à cette activité.

Se limiter à une durée courte garantit que l’on installe cette habitude dans sa vie « puisque ça ne prend que 5 minutes » et de s’y tenir sans la durée.

Ensuite, je conseille de choisir un moment pratique de sa journée, et de préférence, toujours le même, de manière à créer une routine.
Par exemple, tout de suite en se levant, ou après s’être brossé les dents, ou avec son café de midi…

J’écris dans mon journal tous les matins, après ma méditation du matin et juste avant mon petit déjeuner.

2. Qu’écrit-on  ?

On écrit tout ce qui nous passe par la tête.
Sans fioritures, sans faire de prose élaborée ni de poésie. Pas même de phrases entières si tout se précipite.

On écrit en suivant le fil de ce qui arrive sous la plume, aussi brut que ça vient à notre esprit.
Avec des mots que nous n’oserions pas prononcer à haute voix, si c’est comme cela que ça arrive.
En sautant du coq à l’âne, si notre pensée saute ainsi.

On écrit sans retourner en arrière, sans se relire, sans se demander où ça va, ni se dire que ça n’a ni queue ni tête.

Et quand la sonnerie retentit, on arrête et on ferme la page.

II. Peut-on réellement comprendre ses pensées ainsi ?

Comprendre ses pensées est un sujet très vaste… 🙂
Alors comprend-on tout de nous-mêmes, simplement en faisant ce travail ?

Ce serait promettre un remède miracle que de dire qu’il en est ainsi.

Cependant, le premier élément pour comprendre ses pensées est de les identifier.

Or, la plupart du temps, nous fonctionnons en autopilote.
Avec les 60 000 pensées que notre cerveau génère en une journée, heureusement d’ailleurs que nous ne poursuivons pas chacune d’entre elles !

Par contre, n’en identifier aucune,
c’est prendre le risque de suivre n’importe laquelle,
sans savoir pourquoi on réagit à celle-ci plutôt qu’à une autre.

Quand on écrit tous les jours, petit à petit, nos différents schémas de pensées commencent à ressortir.
Des thèmes reviennent.
Et non seulement des thèmes, mais aussi notre perspective, l’angle de vue avec lequel nous abordons certains sujets.
La manière dont nous parlons de ce que nous vivons, de ce que nous pensons, de nous-mêmes, les termes qui se répètent, etc.

Noir sur blanc, nous prenons conscience de ces schémas.

En les mettant en évidence, nous nous donnons les moyens de comprendre nos pensées.

Ce n’est qu’un prélude à l’action, mais c’est déjà énorme.

Car en comprenant à quoi nous pensons vraiment, nous pouvons concentrer nos actions sur ce qui nous importe réellement.

1. Comprendre ses pensées pour passer à l’action

Il se peut que passer à l’action soit simplissime.
Voici en illustration un exemple de ma vie.

Il y a quelques semaines, je me suis réveillée — une fois de plus — avec une forte douleur à l’épaule, épaule qui a été opérée, il y a 6 mois.
Je me suis retrouvée à écrire dans mon cahier que je devais revoir le chirurgien, ce qui m’a entraînée à penser que je devais faire une visite de dentiste, puis que je devais prendre rendez-vous pour vérifier ma vue, car j’avais l’impression de ne plus rien voir avec mes lunettes, et dans la foulée que je devais aller chez le coiffeur, etc. (Oui, c’est bien écrit comme ça : devais, devais, devais, devais…)

Cela peut sembler superficiel, mais toutes ces démarches étaient des choses que je repoussais constamment, par flemme, par contrariété, par envie de faire des choses plus amusantes…

Dans la réalité, en laissant sortir ce flot de pensées,
je me suis aperçue que je ne m’accordais pas, à ce moment-là,
suffisamment de valeur pour m’occuper de moi,
pour investir du temps dans quelque chose d’aussi élémentaire que ma santé,
et pourquoi ?

Oui, pourquoi ?
C’est ce qui m’a sauté à l’esprit en finissant ma page.

De fait, dans la journée qui a suivi, j’avais pris des rendez-vous avec toutes les personnes citées dans ma liste…
ce qui m’a procuré une grande sensation de légèreté et une grande satisfaction,
et a libéré ma tête d’une série de pensées qui l’encombraient inutilement.

Combien de fois laissons-nous notre esprit s’empêtrer dans des pensées que nous pourrions simplement traiter,
plutôt que de les laisser nous empoisonner ?

2. Comprendre ses pensées pour orienter sa réflexion

Souvent cependant, nous ne pouvons pas passer de telle sorte à l’action immédiate.

Les schémas qui se dessinent peuvent être plus flous, moins concrets, ou bien « sortent » de nous plus difficilement.
Ils peuvent aussi être douloureux ou nous pousser à nous remettre en question.

L’identification de nos pensées peut alors servir de point de départ pour se comprendre soi-même et travailler sur ces pensées.
Ou bien, si ce travail semble dépasser nos capacités propres, à reconnaître les sujets sur lesquels nous aimerions l’aide d’un professionnel (thérapeute, coach, psychologue).

Pour avancer, je propose de prendre l’habitude d’écrire pendant 6 jours et de relire le 7ème jour.
En faisant cette relecture, vous pouvez souligner des passages ou faire des annotations en marge :
ce qui vous surprend, ce qui revient souvent, des sujets, des mots…

Observez : parlez-vous de vous, ou des autres ? Comment parlez-vous de vous ?
Examinez les émotions qui ressortent, notez-les en les qualifiant :
éprouvez-vous de la tristesse, du découragement, de la joie, de la colère…

Au bout d’un mois, refaites une lecture en vous concentrant sur ces passages soulignés et vos annotations.
Faites éventuellement un résumé en quelques lignes de ces passages forts.
Si vous écrivez chaque jour avec honnêteté envers vous-même, il serait surprenant que rien ne se dégage de vos écrits, qui mérite d’être exploré.

3. Se tenir à l’habitude avec bienveillance

Encore une fois, créer ce genre d’habitude dans sa vie,
c’est s’employer à mieux se connaître et à se donner les moyens de progresser.
Cela s’intègre à une attitude de bienveillance générale à l’égard de sa propre personne.

Il ne s’agit pas de s’astreindre et de se culpabiliser si on saute des jours ou si rien ne vient.
Il ne s’agit pas de documenter sa vie.

Si un jour est sauté, un jour est sauté, on reprend au jour d’aujourd’hui, avec les pensées d’aujourd’hui.
Si cela se reproduit trop souvent, on réfléchit à un meilleur moment, un meilleur endroit, et on reprend.
Ou bien, on se demande pourquoi on saute tout le temps cette activité 🙂

Au bout du compte, c’est dans la durée que les pensées récurrentes et celles qui sont plus sous-jacentes vont finir par se dévoiler.

Engagez-vous, commencez dès aujourd’hui (ou dès demain matin : -)

Je vous garantis que vous aurez une bien meilleure idée de ce qui se passe vraiment dans votre tête !
Et je suis persuadée que cette introspection vous aidera à sortir du mode autopilote pour envisager des solutions aux problèmes que vous rencontrez.

Connaître et comprendre ses pensées est le point de départ d’une bonne santé mentale.

Avez-vous déjà tenu ce type de journal ? Si oui, comment est-ce que cela vous aide ? Et si vous commencez aujourd’hui, revenez bientôt nous dire dans les commentaires ce que cela vous apporte !

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