Gaslighting : les 3 étapes d’une Technique de Manipulation Dévastatrice

As-tu déjà entendu parler du gaslighting ? Dans le cadre de violences psychologiques, cette
technique de manipulation insidieuse peut conduire à une emprise totale de la part du manipulateur. Souvent liée au pervers narcissique, il n’est pas rare que cette méthode soit prétexte à déresponsabiliser la victime dans une relation toxique. Sans toutefois jamais chercher à culpabiliser, la psychologue américaine Robin Stern rappelle dans son livre The gaslight effect qu’il faut être deux pour danser le
« tango du gaslight ». Et que seule la prise de conscience permettra de sortir de la relation destructrice.

Le gaslighting : Qu’est-ce que c’est ?

Le gaslighting est un type de manipulation émotionnelle dans lequel le manipulateur, le « gaslighter », essaie de te convaincre que tu ne te rappelles pas, tu as mal compris ou tu as mal interprété ta propre attitude, ton comportement, tes propres motivations. Il crée, par cela, un doute dans ton esprit, doute qui te rend vulnérable et confuse. Les gaslighters peuvent être des hommes ou des femmes, des pairs, des supérieurs ou des collègues, des parents ou frères et sœurs, mais leur point commun est leur capacité à te faire remettre en cause tes propres perceptions de la réalité. Le gaslighting est toujours la création de deux personnes : le gaslighter, qui sème la confusion et le doute, et le gaslighté qui est prêt à douter de sa propre perception afin de continuer la relation. Le partage de responsabilité est l’essence même de « l’effet gaslight ». Il s’agit d’une relation mutuelle que la psychologue décrit comme le « tango du gaslight » (danse à deux).

Le tango du gaslight

Cette relation dépend totalement de la participation active des deux parties : la personne qui fait subir le gaslighting est responsable de ses propres actions. La personne qui subit le gaslighting est responsable des siennes. Sa vulnérabilité vient de son besoin d’idéaliser son manipulateur, d’obtenir son approbation et de préserver la relation à tout prix.

Cette participation mutuelle est une bonne nouvelle, car elle signifie que la victime détient les clés de sa propre prison. Sans la participation de deux personnes, il n’y a pas de tango du gaslight. Si tu te trouves dans une telle relation, tu ne peux probablement pas changer le comportement du gaslighter, mais tu peux changer le tien. Tu peux  mettre un terme à cette manipulation dès le moment où tu cesse d’essayer de remporter la discussion, ou de convaincre le gaslighter d’être «raisonnable » ou sensé. Tu peux simplement choisir l’option de sortir de la discussion ou de la confrontation dès que tu sens qu’il insiste que quelque chose est vrai bien que tu saches, au fond de toi, que c’est faux.  C’est simple en théorie, mais pas toujours facile.

Quand il se sent menacé, le manipulateur qui utilise cette technique doit avoir raison à tout prix. Il va chercher à obtenir l’accord ou l’aval de sa victime. Comme celle-ci accorde beaucoup de valeur à la relation et ne veut pas qu’elle se termine, la victime préfère renoncer à son propre point de vue et adopter celui du gaslighter. En réalité, si elle avait la volonté de continuer sa vie sans cette approbation, l’installation de la manipulation ne pourrait pas prendre place. Ce mécanisme est insidieux : il joue sur nos pires peurs, nos pensées les plus anxieuses, nos désirs les plus profonds d’être comprise, appréciée et aimée. Quand quelqu’un en qui nous avons confiance, que nous respectons et aimons parle avec grande fermeté et assurance – et surtout s’il y a une graine de vérité dans ses paroles – ou bien s’il s’appuie sur une de nos failles, il peut être très difficile de ne pas le croire. Et ceci, tout particulièrement quand on idéalise cette personne. Le gaslighter a besoin d’avoir raison. Tu as besoin d’avoir sa reconnaissance et sa validation. Ainsi le gaslighting s’installe dans la relation et perdure.

Les 3 étapes du gaslighting

Le gaslighting est une forme de manipulation qui évolue en trois phases, d’un sentiment mineur de malaise à la dépression grave dans laquelle une personne ne se souvient même plus de qui elle était « avant ». Ce scénario peut se mettre en place dans une relation dès son commencement. Mais il peut aussi être provoqué après des semaines, des mois voire des années, à la suite d’un événement extérieur déstabilisant.

1. Les débuts de la manipulation psychologique

« Qu’est ce que tu veux dire ? »

La première phase du gaslighting est caractérisée par l’incrédulité. Dans la période de début de la relation, le gaslighter va, par exemple, dire ou faire quelque chose d’outrageux. Mais à ce stade, tu as encore totalement confiance dans tes perceptions et dans ton point de vue. Il arrive que tu te demandes pourquoi il est si bizarre de temps en temps. Cela te semble confus, frustrant et crée une forme d’anxiété, mais tu balaies ces considérations tant le reste de la relation te semble parfait.

Le point pivot dans la relation de couple

Ce qui est délicat au premier stade du gaslighting est que le moment pivot semble insignifiant. Une petite incompréhension, un vague moment d’inconfort, un accès de colère ou un désaccord trivial. Pourtant, c’est le moment où la relation peut prendre soit une direction soit une autre. C’est-à-dire: soit vers l’installation du gaslighting soit de s’en éloigner selon la réaction que tu adoptes. Le plus tôt tu réalises à quel forme de mécanisme tu prends part, le plus tu as de chances de restaurer une relation saine. En reconnaissant les signes plus tôt, tu peux aussi  décider, avec beaucoup moins de souffrances, que cette nouvelle relation, ou même une relation en cours, ne fonctionnera pas pour toi. Quand tu n’as pas la possibilité de te distancier totalement de cette relation, quand il s’agit de famille ou de collègues de travail, tu peux t’arranger pour limiter les contacts et ton implication émotionnelle.

Les premiers signes du gaslighting

C’est le stade où une remarque outrageuse ou une attaque sous forme de critique non constructive intervient, mais tu as encore une bonne perception de ta réalité. Ta réaction sera : « Qu’est ce que tu veux dire par cette remarque ? » puisqu’elle te surprend et te déroute, particulièrement venant de quelqu’un censé t’aimer et dont tu attends de la gentillesse et du soutien.

Pour savoir si tu es victime d’une telle manipulation, Robin Stern recommande d’utiliser des « sentinelles », une série d’indicateurs auxquels tu fais confiance : des personnes de ton entourage, ton instinct, ta voix intérieure, ton intuition. N’hésite pas à interroger et écouter ces voix, intérieures et extérieures, pour savoir si tes anxiété sont justifiées ou non. À ce stade, la manipulation, le gaslighting ne se manifeste pas par les comportements typiquement associés à la violence psychologique. Il pointe son nez surtout comme une vague impression que quelque chose ne va pas, quelque chose sur lequel tu ne parviens pas à mettre le doigt, un malaise diffus. Cependant, ces impressions peuvent être partagées par des personnes de ton entourage (« Je ne le sens pas trop, ce mec. », « Il y a quelque chose qui n’est pas clair. »)

La critique comme une arme de manipulation

Le gaslighter utilise facilement la critique comme une arme, avec une intention de te déstabiliser. Même si cette critique est partiellement fondée, la ligne est fine entre une remarque constructive et une attaque nocive. Il est important de reconnaître que vous êtes deux personnes distinctes. Il est tout à fait acceptable, au sein de toute relation, de ne pas partager le même point de vue. Si la critique reçue te semble une apocalypse émotionnelle, il est important de te poser les questions :

  • Est-elle constructive ?
  • Est-ce qu’elle m’aide ?
  • A-t-elle été faite dans le but réel de m’aider et m’encourager ?
  • Quel est son véritable objectif ?

Le piège de l’explication, et de la sur-explication, est que nous avons tendance à vouloir expliquer de manière rationnelle ces comportements qui nous dérangent.

Une explication honnête apporte la compréhension et la compassion. Une explication piégée amplifie le niveau d’anxiété qu’elle était censée calmer.

Voici le type explications que nous donnons à ses premiers indices de gaslighting  :

  • « Ce n’est pas lui, c’est moi » : Cette explication nous offre un semblant de contrôle sur la situation.
  • « Il se sent si mal » : Dans ce cas, nous ne voyons pas que s’il se sent mal c’est justement parce qu’il ne obtient pas ce qu’il veut. Et non pas parce qu’il nous a mal traitée.
  • « Quel que soit son comportement je dois être au dessus de cela » : Nous nous aveuglons et confondons la réalité (ce qu’il s’est passé) avec ce que nous désirons croire.

“Tant qu’il y’a une petite partie de nous-mêmes qui croit que nous avons besoin de quelqu’un et surtout de la personne qui nous manipule (notre gaslighter) pour nous sentir bien, ou mieux, à propos de nous-mêmes ou pour booster notre confiance et notre estime de nous, nous sommes des victimes potentielles qui attendent l’étincelle d’un manipulateur”, dit la psychologue.

Pour garder les idées claires, Robin conseille de tenir un journal, de méditer, de pratiquer des sports méditatifs tel que le yoga, le taïchi ou d’autres arts martiaux, de passer du temps seule et aussi de ne pas replier notre vie sur une seule personne, mais de partager son temps, notamment avec nos amis et notre famille.

Stopper le gaslight en 4 actions dès le début

La psychologue Robin Stern t’invite aux actions suivantes, dès les premières manifestations du gaslighting.

1. Se poser la question de son ressenti

Au lieu de te demander qui a raison, demande-toi si tu aimes être traitée de cette manière. Le plus gros « hameçon » à l’intérieur de cette relation est ton besoin d’avoir raison, d’être reconnue, validée, appréciée, aimée. Mais si nous nous concentrons sur “comment” nous sommes traitées, nous évitons la confusion mentale. Au lieu de te demander : « Est-ce qu’il a raison, sur ce qui s’est passé, sur moi, … ? », tu peux te demander : « Est-ce que j’ai envie d’être avec quelqu’un qui me parle ainsi ? »

2. Ne pas essayer d’être bien ou mieux

Essaie d’être toi: ne te demande pas si tu es suffisamment « bien ». Applique-toi à croire tes propres émotions. Choisis tes comportements en toute intégrité, en alignement avec tes valeurs. Observe votre relation et interroge-toi : es-tu la seule personne « responsable », es-tu celle qui se comporte « bien » ou raisonnablement dans la relation ? Es-tu le pilier unique de votre relation?

3.  Ne pas remettre en cause sa vérité

Si tu sais ce qui s’est passé, tu n’as pas besoin d’entrer en discussion à ce sujet. Il n’y a aucune raison de laisser entendre que ta réalité est ouverte au débat et que tu changerais d’opinion si tu entendais un bon argument.

Dis toi toujours la vérité à propos de toi-même : résiste à la critique utilisée comme arme et ne la retourne surtout pas contre toi-même. Chacun est libre d’avoir ses opinions, même à ton sujet : cela ne veut pas dire qu’ils aient raison ou que vous ayez besoin d’être d’accord. Garde une vision équilibrée de toi-même, ainsi que de la compassion pour toi (aucune de nous n’est parfaite), même s’il y a un peu de vrai dans la critique reçue.

4.  S’accorder le droit d’être en colère

Ne remet pas en cause tes émotions ni ton droit d’être entendue. Ce sont les bases des droits humains.

La mise en pratique de ces conseils est un apprentissage, des rechutes occasionnelles font partie du parcours. Tant que tu continues à les appliquer, tu feras des progrès. Ces comportements renforcent ton estime de toi et désinstallent le mécanisme de gaslighting : Soit le partenaire comprend les limites et adapte son comportement, soit l’un des deux décident de quitter la relation.

2. L’adoption progressive du point de vue du manipulateur

« Tu n’as peut-être pas tort… »

Cette phase du gaslighting est caractérisée par ton besoin de te défendre. Tu cherches à prouver au gaslighter qu’il a tort. Tu rentres dans des discussions interminables et obsessionnelles dans lesquelles tu essayes d’obtenir sa compréhension et sa validation. Tu te sens souvent obsédée par vos discussions, par ce qu’il a voulu dire, par ce qu’il pense de toi et, parfois, tu te sens désespérée. Tu n’es plus certaine qu’il parvienne à voir les choses à ta manière, mais tu n’as pas perdu tout espoir.

L’évolution psychologique de la victime

Au premier stade, tu étais encore fermement ancrée dans ta réalité. Au stade deux, tu es de plus en plus investie dans la mission d’obtenir du manipulateur la confirmation que tu es une personne bonne, capable et aimable (dans le sens « digne d’être aimée »). Et lui, il est de plus en plus focalisé sur le fait de prouver qu’il a raison. Désormais, au lieu de commencer avec ta propre perspective et ta propre vision de la réalité, tu commences avec la sienne. Il peut même te sembler normal d’être constamment sur la défensive. Au lieu de te demander ce qui ne va pas bien chez lui, tu tentes de le calmer ou tu te défends.

Le théâtre, et surtout le mélodrame, font partie de ta vie quotidienne. Il est vrai que vivre avec une personne imprévisible te fait te sentir « plus vivante ». Au moins, on ne s’ennuie pas. D’autres parts, tu consacres beaucoup de temps à essayer de comprendre ce qui se passe dans votre relation. Tu essayes d’en déchiffrer les rouages et d’en assimiler les mécanismes. Cette réflexion nous fait nous sentir plus « aux commandes », même s’il s’agit d’une illusion.

La différence entre la première et la deuxième étape du gaslighting est que, d’incidents isolés, nous sommes passés à un comportement continu et habituel. Ta mobilisation permanente pour te défendre est épuisante. Quand tu as commencé à prendre conscience de cette situation, tu te demandes peut-être quoi faire pour modifier cette relation. Comment commencer ?

Comment s’en sortir à ce stade de gaslighting : 5 résolutions

Pour échapper au gaslighting et à ses mécanismes manipulatoires, nous devons nous demander si nous sommes satisfaites de nos actions. Par exemple, s’il crie, es-tu la personne que tu veux être, quand tu lui demandes pardon, plutôt que de lui demander qu’il cesse ? Nous devons nous concentrer sur nos réponses émotionnelles et nous autoriser à ressentir toutes nos émotions.

1. Faire des changements concrets

La première chose est de commencer. Tu t’apprêtes à changer les règles sur lesquelles la relation est fondée, mais ça ne va pas se passer en un instant. Des mécanismes installés doivent être déconstruits. Comprendre qu’il faut commencer à instaurer des changements petit à petit, que cela va se faire une chose par jour, en persévérant, est capital

2. Apprendre à quitter les discussions sur un désaccord

Cette approche te semblera au début particulièrement contre intuitive. Et donc difficile à pratiquer : il faut s’y exercer et pratiquer, encore et encore. Tu dois aller à l’encontre de ton impulsion et de ta recherche d’approbation. Ne t’attends pas à bien te sentir dans cette situation. Tu te sentiras d’ailleurs sans doute très mal les premières fois. Il te faut décider de quitter les discussions sur le désaccord: changer de sujet, ne pas donner suite, quitter la pièce si nécessaire.

3. Sélectionner les bons moments pour discuter

C’est une manière d’éviter que les discussions qui t’importent tournent court ou se retournent contre toi, faute de disponibilité. D’une certaine manière, essaie de choisir de ne pas discuter les choses importantes dans le stress ou quand tu te trouves acculée ou forcée à donner ton accord par manque de préparation.

4. Transmettre son opinion sans accuser ni blâmer

Rappelle-toi que nous sommes tous libres d’avoir toutes les pensées et opinions que nous voulons. Mais nous n’avons ni besoin de les imposer aux autres ni besoin d’adopter les leurs : nous pouvons aussi vivre en harmonie en ayant des désaccords. Apprends à communiquer ton opinion uniquement en référence à toi-même, selon tes préférences, tes choix, tes valeurs.

5. Définir ce que l’on est prête à faire et s’y tenir

Tu es en train d’apprendre à mener ta vie et ta relation d’une manière plus assertive. Chaque micro action est un élément qui te permet de reconstruire ta confiance en toi. La mise en pratique demande un effort quotidien, mais les petites victoires répétées forment le socle de base de ta reconstruction.

3. Le stade ultime de l’emprise du gaslighter

« Tout est de ma faute ! »

C’est le stade le plus difficile et le plus grave du gaslighting. Il est souvent associé à la dépression. Les tables ont tourné et tu cherches activement à prouver que ton gaslighter as raison. D’une part, tu es convaincue que c’est la seule manière de – peut-être – obtenir enfin son approbation. D’autre part, tu es totalement épuisée et tu n’as plus la force de parlementer. C’est une phase de collusion. Un renversement de situation dont Susan Forward parle aussi à propos des manipulations similaires mises en place par les misogynes. À ce stade tu as perdu tout espoir. Tu es sans ressources, sans joie, incapable de prendre la moindre décision et tu te souviens à peine de la personne que tu étais autrefois.

L’assimilation complète du point de vue du gaslighter

À ce stade, tu t’associes aux opinions de ton gaslighter comme si elles étaient les tiennes, au point même de défendre son point de vue à tes propres dépens. Tu as purement et simplement abandonné la partie. Cela arrive même à des femmes fortes et, par ailleurs, tout à fait indépendantes. Le grand danger de cette phase est ta perte totale de perspective. Ton absence de joie, ta souffrance te sont devenues normales et tu ne te rappelles plus d’une vie autre.

À ce stade, le gaslighting peut générer la mort psychique et se répandre dans tous les domaines de ta vie. Tu es de plus en plus incapable de prendre la moindre décision, tu es déconnectée de toi et des autres. Tu n’as plus aucun espoir – « Quelle différence maintenant ? c’est comme c’est. » Tu es convaincue que rien ne peut plus faire de différence. Si tu cherches de l’aide, par exemple, avec la thérapie, ton souhait est d’être « réparée » pour être une meilleure épouse. Tu ne te rends pas compte que rien ne satisfera jamais le gaslighter.

5 blocages qui enferment dans la relation

1. Les inquiétudes matérielles

Les soucis matériels tels que la sécurité économique, la baisse de niveau de vie, la séparation entre les enfants le père sont des freins fréquents. Dans le domaine du travail, le sentiment de perdre des opportunités de promotion professionnelle ou de gain financier le sont également. Notons que nous avons tendance à exagérer le bénéfice de rester et à minimiser les nouvelles possibilités que nous rencontrerons une fois la relation achevée. Il est vrai que même si le divorce ou la démission sont « la bonne décision », il y aura également souvent de réelles pertes, qui feront l’objet d’un deuil. Cependant, nous ne savons pas de quoi demain sera fait, de difficultés certainement, autant que de réussites et renouveaux.

2. La peur de l’abandon

La peur de l’abandon et d’être seule est un obstacle à surmonter. Beaucoup d’entre nous vivent avec peur de l’abandon qui affecte toutes nos relations. (L’abandon, cependant, est un concept qui ne s’applique qu’aux enfants.) À ce stade, la plupart des victimes pensent qu’elles ne sont rien sans cette personne ou sans ce travail. Acceptons que même la bonne décision, celle qui est saine pour nous et en intégrité avec nos valeurs, peut apporter la tristesse, les regrets et la peur, et nous confronter à notre anxiété et à notre solitude (existentielle).

3. La peur de l’humiliation

Le regard des autres est aussi un frein au changement. Admettre l’échec, avouer à quel point les choses allaient mal et reconnaître que nous n’avions pas le pouvoir de les rectifier est difficile. Mais nous ne pouvons pas aller loin en évitant la vérité. Il est nécessaire de faire preuve d’auto-compassion et d’accepter qu’il n’y a pas de honte à s’être trompée. La douleur de l’humiliation est un petit prix à payer au regard de la liberté.

4. Les fantasmes

Un frein souvent oublié est la puissance de nos fantasmes, les fantasmes que nous entretenons par rapport à notre conjoint manipulateur et à nous-mêmes. Nous voyons cette personne comme une âme sœur, l’amour de notre vie, quelqu’un sans qui nous ne pouvons vivre. Quand nous prononçons ces mots, nous pensons citer des vérités. Alors qu’il ne s’agit que de nos pensées. C’est-à-dire la manière dont nous avons choisi d’interpréter une réalité.

Nous sommes aussi accrochées au fantasme de toute puissance qui nous permettrait de tout résoudre, même les situations les plus difficiles. Il est vrai que nous allons sans doute devoir abandonner nos fantasmes, c’est la mauvaise nouvelle. Mais si nous avons le courage de quitter ces manipulations et de regarder honnêtement ce qu’elles nous ont coûté, nous réaliserons que nous choisissons de vivre avec la peur enfantine de ne pas être aimée et d’être seule.

Nous sommes maintenant suffisamment grandes pour devenir notre propre parent, prendre soin de nous comme personne ne l’a peut-être jamais fait quand nous étions enfants. En tant qu’adultes, nous ne dépendons de personne d’autre que nous pour prendre soin de nous. Nous pouvons nous libérer et nous guérir de nos regrets et accéder à des relations, peut-être plus ordinaires, mais aussi plus satisfaisantes. Peut-être y aura-t-il moins d’adrénaline, mais est-ce un mal ?

5. La violence physique

Enfin le dernier point est la violence physique ou la menace de violence physique. Il faut préciser que rien ne peut s’améliorer sous cette menace. Le cycle de la violence est une spirale infernale dans laquelle il est impossible de travailler sur le rééquilibrage de la relation. La priorité est de se mettre à l’abri avec ses enfants. Ce n’est qu’une fois en sécurité que d’autres solutions pourront être envisagées.

Dans la deuxième partie de cette série d’articles, nous allons nous attacher au profil des victimes pour comprendre pourquoi on devient victime et comment on peut faire, une fois qu’on en a pris conscience, pour sortir de cet engrenage infernal. En troisième et dernière partie, nous aborderons une question cruciale: rester ou partir ? Comment prendre sa décision ?

Reconnais-tu les signes de gaslighting dans ta vie ou en as-tu été victime ? Comment as-tu pris conscience du mécanisme et de quelle façon as-tu pu y mettre un terme ?

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